jeudi 3 septembre 2009

Michel Tombereau le poète esthète de la corrida

Peut-on parler d'un retour de Michel Tombereau à Uzès, sur une terre où, il y a quelques décennies, au temps du proviseur Dalby, fut professeur au lycée Charles Gide et tint aux cimaises ses premières expositions. Il n'empêche que Michel Tombereau est l'hôte jusqu'au 14 septembre de l'offic de tourisme, plus exactement de l'espace des Capucins, place Albert-1 er .
Face à un artiste aussi accompli, il n'est pas question d'essayer de cerner un périple qui le ramène dans une ville qu'il aime dont il ne retient que de bons souvenirs, souvent liés à ceux d'autres peintres comme son complice José Pirès ou Michel Gilles, qui n'ont jamais hésité à fréquenter les endroits chauds d'un Duché qui vécut un certain temps des soirées fort conviviales.
Michel Tombereau est souvent

--> présenté, un peu restrictivement, comme le peintre des événements taurins. Ses oeuvres s'inspirent de la Camargue, des taureaux, des chevaux, des abrivados, des manades.
De sa ville natale, Nîmes, il peint la feria, la fête, la corrida, le monde taurin, sans oublier les grandes ferias françaises et espagnoles.
Il est d'ailleurs l'auteur des affiches des ferias 2006 de Nîmes. « La feria, dit-il, possède de ce mystère et de cette étrangeté qui, durant cinq jours et cinq nuits, le reste du monde et ses incertitudes s'effacent sous nos yeux et dans notre esprit pour ne laisser place qu'à allégresse et frénésie. » Les multiples expositions qu'il a tenues à Nîmes, Bayonne, Garons, Baux de Provence, Grande Motte... ont établi une côte dont l'artiste ne parle pas mais qui lui permet de "bien vendre". Yvette Doumens, présidente de l'office de tourisme, en atteste car les affiches mises en vente en son fief se sont arrachées.
En fait, Michel Tombereau qui n'oublie pas qu'il s'est passionné un certain temps pour les plantes et les fleurs, aborde le monde taurin avec une délicatesse mise en valeur par des techniques mixtes que respectent fort bien des tirages lithographiques permettant de se faire plaisir à bon compte. Car de cet accrochage uzétien constitué par bon nombre de petits formats, c'est ce monde intime qu'essaie d'entrouvrir Michel Tomereau qui interroge. Ses presque miniatures sont autant d'invitation à entrer dans la composition pour allr voir ce qui se passe derrière un fond esquissé, derrière une limite évaporée. Et s'il y a une barrière, c'est tout simplement pour inciter à aller voir ce qu'il y a derrière ou pour respecter l'ordre établi dans les arènes. Pas de triomphalisme, pas de pathétique ou de douleur, dans l'oeuvre présentée, mais une infinie tendresse, une lndélicatesse qui conduit à la poésie.
Michel Tombrereau, poète de la corrida ! Pourquoi pas ?

Vernissage vendredi 4 septembre, à partir de 18 h 30. Ouvert tous les jours de 10 heures à 12 heures et de 14 heures à 18 heures.

in Midi-Libre